Un modèle authentique, l’Espace Artevino est restaurant en semaine et se transforme en salle de réception le soir et le week-end. Tout a démarré en établissant la liste de nos envies.
RAISON No 1 : concilier travail de restaurateur et vie de famille
Claude (mon conjoint) et Guillaume les deux propriétaires voulaient surtout concilier travail de restaurateur et vie de famille. Ils ne voulaient pas simplement des employés mais une seconde famille, celle du travail, avec qui on passe le plus de temps. Pari gagné! Quand j’entre dans les cuisine j’attend Steven chanter à tue tête des chansons françaises et Mathieu jaser avec JR du dernier jeu vidéo. Une équipe où se mêle la France et le Québec avec tout ce que chacun peut apporter à l’autre.
Leur cuisine est un lieu où il fait bon rester, la première odeur est celle du pain au levain qui cuit tous les matins. Chacun parle de ses derniers essais culinaires, on goûte, on en discute ensemble.
RAISON No 2 : une passion commune pour la bonne bouffe et le bon vin
Le but était d’arriver à servir à L’Artevino les mêmes produits locaux et de saison, que l’on mange depuis longtemps à la maison. Ce n’est pas une question de mode, c’est une question de conviction. Une cuisine faite de produits respectueux de l’environnement, une cuisine généreuse et goûteuse. Le menu s’établit avec la livraison du matin, les cuisiniers se concertent et décident des deux plats qui vont composer le menu midi: des légumes racines en hiver, de beaux légumes colorés en été, des fines herbes cultivées sur la terrasse. De l’agneau, du canard du Québec. Des petits producteurs avec qui nous travaillons car sinon la grande distribution les feront disparaître, on s’y refuse, l’humain avant tout. Du champs à l’assiette: le fromager de Charlevoix Didier est heureux de nous livrer ses petits chèvres faits avec amour, Robert nous apporte son ail noir Bio de l’île d’Orléans, la Ferme Hantée nous apporte toutes les semaines des caisses de légumes de saison biologiques. Vive ces producteurs qui aiment et respectent leur terroir! Le bonheur pour les papilles de nos clients. Il en va de même pour les cocktails dînatoires et les menus des banquets: chaque bouchée, chaque plat doit avant tout mettre en valeur le produit même s’il est fait en grande quantité. Anthony, en salle, connaît tous les plats, plus facile pour gérer les allergies des uns et des autres quand tout est fait maison, on sait exactement ce qu’il y a dedans.
Certains clients osent s’aventurer à l’entrée de la cuisine pour féliciter l’équipe, après un soirée, après une livraison de boîtes à lunch, très souvent le client nous envoie un petit message de remerciement, c’est tellement agréable. Le retour de nos clients est notre plus grande reconnaissance.
RAISON No 3 : faire découvrir des vins
Claude sélectionne essentiellement ses vins auprès d’importateurs privés et ce pour deux raisons principales: la relation avec la personne et le choix des vins. Oubliés les: « quelle pastille de goût aimez vous? », « ce vin est aromatique et souple! »… non là on parle de vignerons, de terroir et de passion. Les bons importateurs privés connaissent leurs vins et ceux qui les font, et ils les font déguster avant d’acheter, on oublie les grosses maisons qui produisent des vins industriels fabriqués comme du coca-cola. Le choix de Claude s’oriente toujours vers des vins bio ou respectant autant que possible l’environnement, avec une petite préférence pour les vins du « vieux monde » (France, Italie, Espagne…), on ne renie pas ses origines.
Crédit photo: Krystel Beaulieu
RAISON No 4 : zéro déchet, une priorité depuis le début
Comme je le disais précédemment, ce n’est pas une question de mode, mais de conviction. Un client heureux est un client qui ne laisse rien dans l’assiette, une partie du chemin vers le »zéro déchet » est là. Deux mots bien difficiles à mettre en place, mais tout est fait pour. Plus de vaisselle jetable, le café est servi dans des tasses, plus de paille depuis longtemps, les contenants des boîtes à lunch livrées sont compostables, ainsi que les couverts. Dans les cuisines, les légumes arrivent dans des caisses, les épluchures vont en partie nourrir les poules de Guillaume ou servent à concocter les fonds de sauces et jus corsés. En salle, les bouteilles de vin et de jus sont bien entendues recyclées. Pour la partie traiteur, chez le client, les bouchées sont servies sur des planches en bois, ardoises ou coupelles en porcelaine, pas question de contenants en plastique ou en bambou. L’équipe de cuisinier cherche toujours un support qui se mange pour présenter une bouchée : pâte feuilletée pour la tomate confite, le basilic et la mousse de parmesan; croûton de pain aux noisettes pour la rillette, etc.
Parfois sur des événements, nous sommes plusieurs traiteurs, à notre stand, pas besoin de jeter les déchets, tout se mange, tandis que d’autres repartent avec des sacs remplis de contenants en plastiques ou en carton. Nous sommes heureux de notre façon de travailler et cela ne constitue pas d’effort particulier puisque c’est notre façon de vivre le reste du temps.
Cinq ans après, toujours autant de passion dans la cuisine! Les objectifs au quotidien sont les mêmes : dénicher le petit producteur, cuisiner son produit avec une touche française si Guillaume ou Steven cuisinent, ou québécoise si Mathieu est aux fourneaux. Soigner la présentation, petite chips de patate douce par ici ou pousse verte par là, une belle planche et le client est heureux!
Comme quoi le succès en affaires provient souvent du cœur: rendre les clients heureux en offrant un service de qualité, celui-ci provenant de la passion d’un personnel impliqué et généreux.
Par: ISABELLE ZARIÉ