« La workaholic d’aujourd’hui est équilibrée et prend consciemment le temps de passer des moments de qualité avec sa famille et ses amis. » – Émilie Viens

 

Je suis de celles qui prétendent ne jamais prendre le temps de lire les infolettres auxquelles je me suis pourtant inscrite. Vu que je lis 1 article sur 3 des envois de La Planificatrice, je peux donc me considérer comme « presque assidue » vis-à-vis ce blogue, sans oublier de faire mention à la qualité d’écriture d’Émilie Viens – La Planificatrice. Depuis ses débuts, je suis très intéressée par l’approche d’Émilie qui sait nous ramener à l’essentiel. Par son grand sens de l’organisation certes, mais surtout par l’écoute de sa petite voix qui lui parle aussi souvent que la mienne on dirait bien 🙂 Récemment, j’ai été touchée par son article : Définition de la workaholic moderne, écrit il y a maintenant 3 ans, mais envoyé à nouveau par courriel et reçu lors de mon retour d’un voyage en Europe de 5 semaines avec ma petite famille. C’est à ce moment-là qu’il m’a touché. Peut-être parce que mon énergie post-vacances était prête à envoyer ce message à mon mental. Elle confiait que lorsque le stress survient et qu’il se prolonge, elle a peur. Moi aussi je vis cette même peur, alors comme elle semblait s’ouvrir à moi dans un courriel personnalisé (chapeau pour ses habiletés en marketing numérique), j’ai eu envie de lui répondre.

Émilie écrit : « J’ai peur parce que je me sens redevenir la fille que j’étais avant … cette fille qui travaillait sans relâche, qui négligeait son bien-être, qui en faisait toujours trop, qui se pensait productive. Cette fille, c’était une workaholic. » Et, je pense, humblement chère Émilie, qu’il faut l’admettre (malheureusement ou heureusement), derrière chaque entrepreneure se cache cette fille. Mais c’est sûrement « heureusement », car il n’y aurait pas autant de belles entreprises florissantes qui verraient le jour si nous ne partagions pas ce syndrome qu’est le workaholisme. Celui-ci, assouvi par un travail créé sur mesure, dans lequel nous sommes libres d’être créatives et qui nous remplit juste par son existence unique. Ensuite, c’est à nous de doser la médication 😉

J’adore la métaphore que tu utilises Émilie lorsque tu écris : « Mais cette fille-là, elle est toujours en moi. Vous connaissez les livres Monsieur Madame? Et bien moi, je suis Madame Boulot. » Alors moi, je serais Madame Exigeante! J’ai bien peur de t’avouer que lorsque j’ai réalisé il y a quelques années, que j’étais une workaholic, c’était sans aucun doute à cause de ma très grande exigence envers moi-même. Rien n’était jamais assez parfait, rien n’était jamais à la hauteur de mes attentes, rien ne me satisfaisait parce que j’avais l’impression que j’aurais pu faire plus et mieux encore… mais j’ai compris, depuis que mes garçons sont dans ma vie (Arnaud 13 ans et Damien 10 ans), en leur répétant de cesser d’être exigeants envers eux-mêmes et d’accepter que tous les humains font des erreurs… Premièrement, j’ai eu l’impression de me parler devant un miroir. Deuxièmement, j’ai compris que c’était important d’apprendre tous les jours de ses erreurs et que ça nous permettait d’être plus fort. Et je suis même allée jusqu’à dire qu’il faut utiliser positivement ce défaut en étant exigeant envers son bonheur au quotidien. Je m’explique : ne pas chercher la perfection, mais considérer que nous avons pris action (même si le résultat n’est pas parfait). Ne pas se donner des objectifs inatteignables, mais être surtout réaliste et se féliciter chaque jour de tout ce qu’on a accompli plutôt que de voir ce qu’il nous reste à faire 😉 Et pour terminer, pour être satisfait, il faut assumer les choix que l’on fait et les faire pour nous, pour notre bonheur quotidien. Car si on ne sait pas comment on peut se rendre heureux, nous serons exigeants envers les autres et nous nous créerons des attentes. Notre niveau de satisfaction nous appartient et ne peut être répondu que par nous même.

Merci Émilie de nous avoir partagé ton processus de réflexion face à ta recherche de guérison de ton syndrome du workaholisme ou bien, devrais-je dire, ta quête pour mieux vivre avec celui-ci : « En 2020, lorsque ma première expérience de stress prolongé post-épuisement s’est fait sentir en moi, j’ai eu peur. J’ai d’ailleurs abordé ce sujet avec ma coach professionnelle de l’époque et elle m’a demandé de faire un exercice formidable, soit d’écrire ma propre définition de workaholic. Alors que je me sais carriériste et bourreau de travail, la définition de workaholic était à mon sens très malsaine et péjorative. Je dois toutefois dire que cet exercice a tout changé. En redéfinissant la femme workaholic à ma manière (et en l’affichant dans mon bureau), ça m’a permis de comprendre que la personne que je suis se réalise en effet beaucoup par le travail, mais cette personne ne vit pas pour le travail … c’est la nuance que j’ai dessinée et qui me permet d’accepter et d’accueillir avec plus d’ouverture la femme que je suis réellement. Ma définition est donc la suivante : Une workaholic est une femme carriériste qui s’identifie beaucoup à son travail, notamment parce qu’elle se sent valorisée dans cette sphère de vie. La workaholic d’aujourd’hui est équilibrée et prend consciemment le temps de passer des moments de qualité avec sa famille et ses amis. La workaholic qui a du succès prend soin d’elle et il s’agit d’ailleurs d’une de ses grandes forces. C’est également ce qui la distingue, car elle puise son énergie, sa créativité et son inspiration dans le temps qu’elle s’accorde à elle-même. Pour la workaholic, bien que le travail occupe une place capitale dans sa vie, sa priorité, ce n’est pas le boulot; c’est elle-même. Elle ne fait qu’utiliser sa sphère professionnelle afin de supporter son style de vie, ses rêves et ses grandes ambitions. Je suis une workaholic moderne. Je m’enlève donc un certain poids sur les épaules parce qu’une workaholic moderne après tout, c’est positif et j’oserais même dire que je suis fière d’en être une! »

Alors pour répondre à tes deux questions Émilie :

  1. Te considères-tu comme une workaholic ? Absolument et fière de l’être! Parce que ta définition m’interpelle par son positivisme et aussi, par cette nuance apportée lorsque tu dis que tu te réalises beaucoup par le travail, mais que tu ne vis pas pour ton travail … J’ajouterais même que si l’entrepreneure workaholic s’investit aussi fort pendant ses heures dites facturables que pendant ses heures passées avec sa petite famille, les moments de qualité seront nombreux et intenses 😉
  2. Est-ce que le travail occupe une grande importance dans ta vie ou bien te valorises-tu dans ta carrière ? Ma valorisation première, depuis que je me suis lancée en affaires, se trouve plutôt dans le bonheur que j’ai d’avoir la liberté de choisir. Choisir mon niveau d’exigence selon le niveau d’importance, mais aussi, de choisir le temps que j’ai envie de mettre dans chacune des sphères de ma vie. C’est aussi ça la conciliation vie de famille-travail pour une mère qui s’assume comme une workaholic moderne : diminuer mes exigences en acceptant mes erreurs et que rien ne peut être parfait… j’aime bien la phrase « Done is better than perfect ». Je m’en suis fait un post it, collé sur le coin de mon écran d’ordinateur 😉

 

_

par SONYA LÉVESQUE

Stratège événementielle, Fondatrice Noir Confetti… et Workaholic moderne 😉

***   Pour lire l’article complet qui m’a inspiré : Découvrez Émilie Viens – La Planificatrice (ou inspirez-vous à votre tour) : Définition de la workaholic moderne

 

 

 

_ crédit photos : Stéphane Bourgeois