Vous êtes partis jouer au soccer ce matin. Je suis restée à la maison pour boire mon café tranquille, en pyjama… pour travailler. Je suis, ce qu’on appelle une « entrepreneure ». Pas une seconde de ma vie ne passe sans penser à elle, elle étant Noir Confetti, mon agence d’événements sur mesure. Avant sa création, pas une seconde de ma vie ne passait sans penser à eux, eux étant les hommes de ma vie: deux beaux garçons et un amoureux formidable. Comment concilier les deux? Ce n’est pas impossible, mais presque, être travailleur autonome ce n’est pas ce qu’on pense…

Ne vous lancez pas en affaires pour être tendance. J’avais envie de jaser ce matin (ou de me confesser, à vous de me le dire!) en vous confiant qu’il y a autant de mauvais côtés que de bons côtés à créer son entreprise événementielle. Pour toutes les grandes émotions et sentiments de fierté que ça me procure, il y a des remises en questions et ce, tous les jours, des larmes, des nuits blanches et des crises même, il y en a parce que…

  • Je travaille tous les soirs, dès que les enfants sont couchés – VRAI. Mais la majorité du temps quand je n’ai pas d’événement je termine à 16 h mais surtout, je n’ai plus besoin de mettre un réveil-matin!
  • Je me sens jugée par ma famille parce que j’ai un horaire atypique, un boulot non-conventionnel et qu’ils ont peur que je travaille trop – VRAI. Je travaille beaucoup, parce que je suis une passionnée et que j’ai créé mon emploi de rêve: celui qui ne me coincera pas dans un horaire standard et qui me laisse toute la latitude nécessaire pour être et devenir ce que je suis réellement.
  • Je sacrifie du temps entre amis – VRAI. Mais les vrais amis comprennent et m’offrent même de leur temps pour faire de la conception de décors (à condition d’avoir un petit verre de vino en échange!)
  • Je ne suis pas jet set parce que je travaille dans un domaine de « WOW » – VRAI. Je passe plus de temps à courir en espadrilles qu’à me pavaner en talons hauts, crois-moi! Mais je rencontre beaucoup de monde, du beau monde, inspirant et inspiré qui sont très reconnaissant.
  • J’ai dû acquérir une grande dextérité pour être capable de me maquiller et me coiffer en 7 minutes, sans avoir pris de douche au préalable – VRAI. Le domaine événementiel peut donner l’impression qu’il est superficiel. Mais depuis plus de 10 ans, il me laisse être authentique et spontanée, ce qui me permet de m’entourer de collaborateurs sincères et d’une grande intégrité.
  • « Tu es chanceuse tu n’as pas de patron. Tu peux faire tout ce que tu veux, quand tu veux » FAUX – Lorsqu’on a une entreprise ; « Faire ce qu’on veut quand on veut », ce n’est pas tout-à-fait ça. Parce qu’il n’y a rien de parfait, il y a des fois où je dois travailler quand je préférerais de loin  aller au cinéma avec mon amoureux.

Cette liberté a un prix, mais l’engagement est plus fort que tout. Je suis dévouée à mes clients et leur bonheur me tient à cœur. Ils me font confiance, je leur vend la tranquillité d’esprit alors je ne veux pas les décevoir.

Et sachez que le pire patron que je pouvais avoir et bien, c’est moi-même. Je suis perfectionniste, exigeante, workoolique, susceptible, en plus de souffrir d’un léger déficit d’attention. Si j’avais vraiment voulu « faire tout ce que je veux, quand je veux », je n’aurais pas fondé une agence événementielle offrant des services sur mesure  et qui répondent  aux besoins réels du client – j’aurais plutôt choisi une entreprise de bas de laine et j’y serais allée à mon rythme. J’aurais même pu aller au cinéma avec mon amoureux en apportant ma balle de laine dans ma sacoche 😉


Crédit photo : Krystel Beaulieu  – photographie

Vous êtes partis jouer au soccer ce matin. Je suis restée à la maison pour boire mon café tranquille, en pyjama pour travailler. J’ai travaillé finalement un petit quarante-cinq minutes pour prendre de l’avance,  après je vous ai cuisiné des crêpes! La tête vide de ce que j’avais à faire avant la fin de semaine, nous avons donc pu profiter d’un BBQ sympathique avec nos amis. Le « timing » était bon, je n’avais pas d’événement en fin de semaine. Parce que c’est aussi ça l’événementiel : je travaille soir et fin de semaine, je mange à des heures qui n’ont pas d’allure (quand j’ai le temps de manger), je cache des barres tendres dans mes bottes hautes, j’ai une pomme « puckée » dans le fond de ma sacoche, je suis  12 heures debout dans mes talons hauts et quand c’est fini, il me reste encore 3 heures de démontage en bas de laine 😉 Mais, quand ça se termine, après avoir conçu un événement réussi, lorsque je rend un client heureux et que je réussis à toucher les invités en leur faisant vivre de belles émotions… je sais  qu’avoir mon entreprise est la plus belle chose que je pouvais créer. En plus de vendre de la tranquillité d’esprit et des moments mémorables, j’ai la liberté d’horaire souhaitée pour être avec ma famille quand ça compte réellement.

Voici donc l’incohérence d’une entrepreneure ou bien, la confession d’une mère… à vous de me le dire! Tout simplement pour vous avouer qu’être travailleur autonome ce n’est pas ce qu’on pense… c’est mieux! Toutes les remises en questions, les grandes émotions et parfois mêmes les larmes, sont l’aboutissement de grands efforts. Personne ne m’a dit que ce serait facile.

Avoir le boulot parfait pour être la mère imparfaite que je suis: lunatique, désorganisée, occupée (parfois même préoccupée), impatiente, mais présente quand ça compte et surtout, heureuse d’être libre.

À mes amours qui me supportent tous les jours

xxx

 

oups…en écrivant l’article j’ai fait brûler mes crêpes 😉

 

Par: SONYA LÉVESQUE